J’ai peint The Weight of the Heat sous le poids d’un feu qui monte pas seulement dans les forêts en flammes, mais dans le silence qui les suit. Le climat n’est plus une menace lointaine : il brûle sous nos pas. Même si je peins souvent l’eau, ce feu-là réclamait sa place sur la toile.
J’ai choisi les couleurs primaires, les plus sincères que je connaisse : le rouge qui s’élève comme une fumée dans la poitrine, le jaune qui tranche et vacille, le bleu qui retient son souffle. Ensemble, ils forment une flamme qui ressemble moins à la destruction qu’à un avertissement — un avertissement que nous avons mis trop de temps à entendre.
Cette peinture porte le poids de notre lenteur. Mon pinceau avançait plus lentement que la chaleur qu’il tentait de suivre. Dans chaque geste, j’ai senti le temps s’étirer puis se rompre. The Weight of the Heat est ma tentative de retenir cette tension : entre l’urgence et l’immobilité, entre la voix de la nature et l’écho trop tardif que nous lui offrons.